Love and friendship

Comme chez Ernst Lubitsch autrefois, l’intelligence et le style deviennent l’essentiel, voire le sujet même du film.

En plus d’un ton enjoué, le réalisateur a su imposer à son film une cadence sans temps morts, plutôt rare dans ce type d’intrigue romantique.

La mise en scène aussi somptueuse que malicieuse (de Whit Stillman) rend parfaitement justice à l’écrivain qu’il a découvert lorsqu’il avait 18 ans.

Comme souvent chez Jane Austen, on rit beaucoup, mais on rit jaune. Il faut également rendre grâce à Kate Beckinsale, toujours parfaite dans les rôles en costumes, qui campe cette peste de lady Susan à la perfection, avec juste ce qu'il faut d'esprit, de sarcasme et d'amertume : Jane Austen l'aurait adoubée.

Une adaptation de Jane Austen très enlevée, par l'un des plus subtils et malicieux sismographes du sentiment amoureux.

Grâce à une mise en scène enlevée, Whit Stillman revisite les films en costumes et donne une formidable modernité à cette satire audacieuse et élégante, portée par des dialogues aussi cinglants qu’amusants.

Souvent reléguée au rayon des lectures évaporées pour jeunes femmes ­sentimentales, Jane Austen, qui manie délicieusement l’ironie et croque avec malice ses personnages, n’a pas la réputation d’être une méchante plume. C’est pourtant la lecture étonnante et rafraîchissante qu’en fait Whit Stillman.

La mise en scène est élégante, les costumes font de doux froufrous, mais les répliques crépitent comme des balles et le verbe tue.