On vous croit

On vous croit : ces premiers mots sont simples, mais ô combien nécessaires lorsqu’il ’agit d’aborder les violences sexuelles, et par extension domestiques.

Une thématique forte, un dispositif intelligent et une distribution admirablement filmée tissent un thriller social efficace.

Le duo franco-belge signe ainsi un film bouleversant sur les violences familiales, qui lance un appel sans équivoque à l’écoute des victimes.

Une mère impressionnante de justesse.

Tourné en treize jours, minimaliste et pourtant gigantesque dans son impact, dense, intense, On vous croit est une claque. Et la joue vous brûle bien longtemps après la projection.

Pari tenu : le film nous fait ressentir, avec une vraie subtilité, la complexité de cette situation, la question de la présomption d'innocence, la difficulté des adultes à accueillir la parole des enfants.

Construit avec intelligence, "On vous croit" joue avec les codes du film à suspense, distillant les éléments-clés qui permettent de comprendre les tenants et les aboutissants de l’affaire.

Entre sentiment d’urgence et ambiance oppressante, les réactions physiologiques se relaient : frissons face à l’interprétation de Myriem Akeddiou, nausées lors des arguments du parti adverse, tensions musculaires face à un système défaillant. Et finalement, une gorge serrée lorsque l’écran redevient noir.

Fidèles à ce que promet l’ouverture du film, Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys ne visent ni la fiction d’angoisse ni la simple chronique réaliste, mais scrutent avant tout ce que l’instance judiciaire fait à un visage, celui d’une mère et d’une actrice (Myriem Akheddiou).

Un film nécessaire.

"On vous croit" est un film avec un mordant considérable. Il n'y a guère de moment de répit avant que les dernières images ne ramènent le calme.

Étroitement focalisé, écrit de manière dense et impeccablement interprété, il est aussi passionnant que n'importe quel autre thriller.

La performance de Myriem Akheddiou est aussi subtile que puissante.