Ouistreham

"Ouistreham" est un film aussi essentiel que le livre, qui rend visibles les invisibles sans misérabilisme.

L’adaptation d’Emmanuel Carrère du récit de Florence Aubenas sur la vie des travailleurs précaires bouleverse autant qu’elle questionne.

Film coup de poing sur la France d'en bas.

Carrère évite les clichés et l’abus de mélo pour signer un film dans l’esprit du grand Ken Loach.

Le film Ouistreham est un miracle de cinéma social dans la lignée d’un Ken Loach.

Le film mené par une Juliette Binoche juste et effacée, fait la part belle à ces femmes de l’ombre.

Cheminant sur une ligne de crête entre fiction et documentaire, Emmanuel Carrère filme, avec des actrices non professionnelles saisissantes de justesse, les gestes répétitifs qui usent prématurément les corps, les journées fragmentées qui détruisent les vies de famille mais aussi l’humanité, la solidarité de ce chœur de femmes.

Si le film est si fort, c’est qu’outre la prestation remarquable de la Juliette Binoche dans le rôle de Marianne/Florence, le réalisateur a eu l’idée d’embaucher en têtes d’affiche de véritables travailleuses locales, qui y jouent leur propre rôle, donnant à son œuvre un incroyable vernis d’authenticité.

Emmanuel Carrère adapte avec brio le livre de Florence Aubenas sur le travail précaire.